Bonjour,
Maman de 7 enfants: 6 à 15 ans 1/2, et l'ainé de 28 ans. j'ai eu une expérience avec les psittacidés durant ma jeunesse avec des becs crochus achetés dans les années 80.
Tout avait commencé avec une perruche ondulée à l'âge de 13 ans, que j'avais apprivoisé.
Ma mère ayant une volière sur notre terrasse (nous vivions en appartement), j'avais ensuite adopté une perruche alexandre et un youyou du sénégal qui ont formé un couple hétéroclyte, nous les avons eu 20 ans. Le youyou n'a pas survécu au décès de la perruche Alexandre tant ils s'aimaient: inconsolable. Ces oiseaux étaient sauvages quand nous les avions achetés, trop âgés pour les apprivoiser, non bagués, sans certificat ni rien, achetés tous en animalerie... à l'époque je suppose que ça pouvait être des oiseaux prélevés dans leur environnement en plus...
Toujours à la même période, j'ai adopté un mâle perruche croupion rouge, plus jeune, et bagué... que j'ai réussi à apprivoiser un peu plus, qui mangeait dans mes mains, se posait sur ma tête parfois, et vivait en liberté dans ma chambre (avec des moustiquaires aux fenêtres) Sans être toutefois être réellement familier, ni se laisser caresser, il se posait non loin de moi et faisait sa vie à mes cotés. Il appréciait notre compagnie.
Puis, mon rêve s'est réalisé avec l'adoption d'une cacatoès des molluques. Je l'ai eu a 15 ans. A l'époque, c'était juste avant qu'ils ne soient en convention II de washington. Elle était baguée, mais la bague ne correspondait à rien de ce qui se fait actuellement, pas d'attestation de vente avec, pas de certificat lié à cette bague, elle avait été achetée toujours dans la même animalerie. Mais déjà adulte.
Malgré tout, bien que sauvage, peureuse et donc pleine de défensive au départ, j'ai très vite pu l'apprivoiser car elle semblait comprendre qu'elle était tellement mieux chez moi, sortie de son enfer: ça a été tout un truc pour l'apprivoiser (je vous raconterai ma folie pour y parvenir ), et elle a eu le déclic.
Ma cacatoès, Corail, était un amour de tendresse de fidélité. Paradoxalement, elle n'était pas ultra possessive avec moi et allait voir ma mère, mon frère, ou les invités librement sans jamais un coup de bec déplacé, ni d'agressivité. Elle vivait en liberté avec moi à la maison et je la sortais, elle était aussi très maline et c'était un sacré numéro qui me faisait rire: je l'emmenais partout, même en vacances. Elle était ultra caline, préférant rester toujours avec moi, j'en faisais ce que je voulais mais elle était aussi gentille avec tout les gens qui venait en leur atterrissant sur leurs épaules. Elle sentait que ma marraine avait une peur bleue des oiseaux et ma chipie prenait un malin plaisir à l'effrayer en se posant sur elle. Ça semblait l'amuser énormément. Les années ont passé. Malheureusement, nous avons à l'époque déménagé en campagne, dans un lieu alors entouré de champs de maïs. Un jour, l'agriculteur du coin a fait passer un hélicoptère pour pulvériser ses maïs avec un pesticide. Les fenêtres étaient ouvertes, ma cacatoès en avait reçu partout...ma cacatoès en est morte, empoisonnée en 3 jours.... nous n'avons rien pu faire pour la sauver et le vétérinaire qui n'y connaissait rien aux oiseaux, était aussi perdu que moi. La mort de ma Corail a été un choc atroce. 20 ans plus tard, j'en pleure encore quand je pense à elle.
Quelques années plus tard, j'ai découvert un éleveur professionnel bien déclaré, etc.. (Qui était très connu -le 1er installé à vendre des oiseaux en annexe I ou II ?- avec un énorme élevage) Je l'ai trouvé sur une revue d'oiseaux et j'ai craqué, pensant que ce serait mieux qu'en animalerie.
J'ai acheté alors en 1997 un cacatoès à oeil nu, EAM. L'éleveur me l'a cédé non sevré: une exigence qu'il mettait à la vente, en me disant que comme ça, l'oiseau serait parfaitement apprivoisé. A moi de me débrouiller avec la patée, la seringue et de nourrir mon jeune oiseau qui ne savait pas encore manger autre chose et de faire le sevrage. J'avais demandé une femelle, finalement quand je suis allée le chercher, à l'arrivée il m'a dit qu'il s'était trompé et que c'était un mâle. Bon, tant pis, je suis repartie avec ma boule de plume.
Mais mon oeil nu a été une très mauvaise expérience. Clown s'est très très tôt avéré être un perroquet au caractère difficile, pouvant passer du gentil oiseau amusant à un diable agressif, brutal et pinceur, et ultra criard, éprouvant pour les nerfs, que je ne savais comment apaiser. Mon fils ainé de 5 ans se faisait agresser, pourchasser, pincer au sang, ma mère qui adorait les oiseaux s'est faite plusieurs fois pincer au sang sur le visage alors qu'il semblait être gentiment posé sur son épaule à se faire caliner, il se penchait et brutalement la pinçait violemment, elle a fini par en avoir peur tant il l'agressait régulièrement. Il ne tolérait que moi -à peu près- mais il n'était jamais stable: les sautes d'humeur alors qu'il était calme sur mon épaule, étaient continuelles. Il me chopait le nez ou la joue et pinçait violemment le visage ou les mains quand 2mn avant il me faisait un calin.... J'étais déroutée, je ne comprenais pas son comportement bipolaire. Je n'avais toujours eu que des oiseaux non violents (même les non apprivoisés, EPP, d'origines douteuses, dans les années 80, sans doute certains avaient ils été prélevés dans le milieu naturel)
Ma molluques n'avait toujours été que tendresse et douceur avec tout le monde. ..
Très intelligent, Clown parlait fort bien, à ma grande surprise. Il pouvait imiter la voix de mon fils pour m'appeler et me faire venir en appelant "maman, maman", il pouvait imiter ma voix pour appeler mon fils, il grondait les chiens s'ils aboyaient, les nommait par leur nom... Il prenait une petite voix, nous imitant pour dire "Qu'est-ce qu'il y a mon petit clown, t'a faim ?" Si sa gamelle n'était pas assez remplie à son gout.
Je le sortais tous les jours plusieurs heures de sa cage pour qu'il joue, s'amuse, interagisse... mais j'avais un Dr Jeckyll et Mr Hydde à plume et ça pouvait être très difficile.
De même alors que Corail, feu ma Molluque, vivait si bien avec Citron, ma perruche à croupion rouge, à partager le même perchoir nocturne, c'était inenvisageable avec clown qui l'aurait mis en pièce. Je devais les avoir dans des pièces différentes.
Je me suis dit avec le recul, qu'outre son tempérament trempé, j'ai sans doute loupé quelque chose au moment du sevrage ? J'avais eu un oiseau non sevré, à nourrir à la seringue, certainement avais-je mal fait certaines choses. 0 conseil de l'éleveur à l'époque, aucun conseil nul part là où je vivais en rase campagne, et contrairement à aujourd'hui, il n'y avait pas internet partout comme aujourd'hui et toutes les enfants...
Je ne suis pas une maman perroquet, il y a dû y avoir des choses que j'ai aussi mal faites... certainement.
Une femelle aurait elle été plus douce ?
Il est mort dramatiquement un jour en 2002, en faisant l'andouille la tête à l'envers alors qu'il venait de manger: il semble avoir fait une fausse route, il est mort étouffé dans nos bras malgré nos tentatives pour le désobstruer.
Suite à la mort de clown, traumatisée par la douloureuse expérience d'un perroquet caractériel pourtant acheté chez un éleveur réputé mais qui ne m'a jamais aidée ni conseillée, je n'ai plus osé en reprendre un malgré mon amour pour les perroquets. Peur de mal tomber de nouveau... "plus jamais un jeune oiseau EAM sans conseil".
De plus, je me suis dit que je n'en prendrais plus tant que je n'aurais pas de vétérinaire les connaissant parfaitement proche de chez moi. Je ne voulais plus me retrouver perdue à ne pas pouvoir soigner mon oiseau en cas de soucis.
C'est désormais le cas avec 2 spécialistes à 20 et 10km de chez moi (dont une clinique ultra outillée avec scanner, etc... qui ne comporte que des vétos spécialisés chacun dans une espèce animalière particulière)
En cherchant sur des forums récemment, j'ai pu lire que sur les EAM, il peut y avoir de mauvais comportements car l'oiseau n'apprend pas avec ses parents. Il ne sait pas moduler la morsure, et tout le monde ne sait pas éduquer un perroquet. Je ne suis pas une maman perroquet, j'ai fait avec la meilleure volonté, comme j'avais fait avec TOUS mes becs crochus... mais je m'étais plantée lamentablement.
De plus, je lis que les cacatoès ont visiblement pour certains parfois, des réputations d'oiseaux capricieux. Clown était aussi d'une jalousie terrible si quelqu'un m'approchait, il était alors violent avec les autres, mais il se retournait également contre moi. Je ne savais jamais dans l'interaction avec lui si je risquais de subir une de ses violentes attaques ou au contraire, un gentil calin.
Malgré tout, mon amour pour les becs crochus reste. La relation forte avec Corail était si magnifique. Unique, sans doute... ne plus chercher ça...
Donc, si je viens aujourd'hui, c'est pour tenter de mieux comprendre et parce que mes enfants ont hérité de leur maman: ils rêvent d'un bec crochu pour vivre en famille.
Ma fille de 13 ans voudrait vraiment que je lui prenne un oiseau pour elle, mais qui serait bien pour vivre avec nous tous. Mon fils de 9 ans lui, rêve d'un ararauna ( Il tient bien de sa mère, mais non, pas pour le moment !!!)
Je vais avoir besoin de conseils: éducation, alimentation, et déjà, choix de l'espèce... ou conseils de "laisser tomber" peut être !
Je ne veux plus revivre ce que j'ai vécu avec Clown, c'était trop difficile, trop violent, trop dangereux...
D'avance, merci pour votre bienveillance envers mon inexpérience et sans doute mes erreurs passées.