Merci,
Julien-Pascal,
Voici un article un peu long qui devrait plutôt aller dans les trucs de photos, mais ça fait le tour de la question.
Toutes mes photos, sauf de très rares exceptions, sont prises en format RAW non compressé. Ceci implique qu'il est préférable de retoucher les photos sélectionnées car une photo en RAW non retouché a toujours l'air plus terne qu'une photo en JPEG. Le JPEG est corrigé automatiquement par l'algorithme interne de l'appareil. Ce n'est pas le cas pour le RAW, pour lequel les corrections sont laissées à l'auteur, en post traitement. Parfois on entend des gens disant "je photographie en JPEG et ne retouche pas mes photos". Une telle affirmation est toujours inexacte car une photo JPEG a toujours été retouchée par l'algorithme de traitement interne du boîtier, c'est à dire le processeur interne d'images du boîtier. C'est vrai que l'humain n'y est pour rien, mais la photo est quand même profondément "traitée". À titre d'exemple, le processeur interne applique une recherche de visage humain et effectue les corrections de tons. Il améliore les contraste, la balance des blancs, réduit l'aberration chromatique, etc. La très grande majorité des photographes disent: pas besoin de plus. Par contre le JPEG donne une image compressée en 8 bits, ce qui réduit de façon très importantes les possibilités de retouche sur une photo que l'on voudrait conserver. À l'opposé, le format Raw n'est pas compressé et l'image est de 14 bits. Elle contient des millions de fois plus d'information qu'un JPEG et les possibilités d'améliorations sont largement supérieure au JPEG. On "développe" une photo en format Raw alors que l'on doit généralement se contenter d'utiliser un JPEG tel quel.
Un journaliste sportif va, avec raison, toujours choisir le JPEG car il n'a pas le temps de "post traiter" des fichiers Raw. Un photographe de studio va le plus souvent préférer le Raw car la qualité finale a plus de chance d'être importante pour ses clients. Même chose pour un amateur qui veut s'amuser à "développer" ses photos. Le Raw sera le premier choix.
Mais venons-en aux couchers de soleil. Les couchers de soleil comportent toujours une zone très noire où rien n'est visible (sous-exposée) et une zone brulée (sur-exposée) où rien n'est visible. On parle d'étendue dynamique. Même avec les boîtiers en usage de nos jours, l'étendue dynamique est très réduite à comparer de l'œil humain. Pour améliorer un coucher de soleil (ou des photos de nuits), il faut donc éclairer les zones noires et assombrir les zones blanches trop éclairées. Ceci vise à faire ressortir les détails, les couleurs et les contrastes qui sont présents dans l'image, mais autrement invisibles, même à l'oeil nu. Cela se fait en fusionnant plusieurs images qui ont fait l'objet d'une exposition différente à la lumière ambiante (ou l'équivalent, en variant la vitesse). C'est le traitement HDR, pour high dynamic range, ou étendue dynamique en français. Cela se faisait également au temps de l'argentique.
Je place l'appareil sur un trépied et je choisis ensuite le nombre de pose, 3, 5, 7 ou 9, que l'appareil prendra de la même scène. Je choisis ensuite l'incrément que je veux avoir entre chaque pose pour varier la quantité de lumière entre chaque pose.
Le résultat donne une série de photos, par exemple 7, allant d'une photo très sous-exposée à une photo très sur-exposée. Je fusionne ensuite les 7 photos avec un logiciel de traitement HDR. Sur la photo finale, les zones noires seront mieux exposées et les zones sur-exposées seront assombries. Sur cette même photo finale je peux aussi ajuster plusieurs paramètres pour choisir les variantes de mon choix. Point important, on ne peut pas vraiment "ajouter" des éléments (de l'information numérique) qui étaient absents sur les 7 images, avant leur fusion. On ne peut que faire ressortir ce qui est déjà présent, même si parfois c'était invisible à l'œil nu sur les 7 photos originales.
Ceci dit, il n'y a que les photos de coucher de soleil ou les photos de nuit pour lesquelles je vais faire parfois de la fusion d'image.
C'est une technique répandue. On peut détecter assez facilement quand une photo a été traitée en HDR. Mais parfois, une photo en Raw et "post traitée" va avoir autant d'impact.
Pour terminer cet article, je vais vous montrer trois photos de la même scène.
La première est prise en Raw, sans aucune amélioration en post traitement. Rappelez-vous qu'en Raw, le processeur interne de l'appareil n'applique aucun traitement. C'est donc une photo à l'état "brut", d'où le nom Raw.
C'est une photo un peu terne, mais en Raw, ce n'est pas une surprise. Malheureusement, je n'ai pas de JPEG pour comparer.
Elle a été prise à ISO 320, à 1/60 seconde avec une ouverture de F8.0.
La deuxième photo ci-dessous, c'est le même fichier, après le post traitement.
Je n'ai pas de Jpeg pour comparer (je ne le fais plus depuis longtemps), mais le résultat est toujours meilleur qu'une image qui aurait pu sortir en JPEG du boîtier (donc traitée par le processeur interne de l'appareil). Il y a de nombreux sites où des comparaisons Raw JPEG sont faites pour une même image et les comparaisons sont toujours concluante en faveur du format Raw.
La troisième photos ci-dessous résulte de la fusion de 7 prises de vues de la même scène, à des expositions différentes à la lumière.
Les expositions différentes permettent d'aller chercher plus de détails dans les zones sombres et dans les zones éclairées. En fusionnant les 7 images, le logiciel élimine les pixels sans information, c'est à dire les points complètements noirs ou les points complètement blancs (brûlés).
Après la fusion, j'ai accuentué légèrement les contrastes afin de faire disparaître le halo de la brunante du soir et avoir un effet légèrement surréaliste.
Voilà,