J'adhère également à ta pensée Mijo. J'aime surtout la fin de ton texte, ce qui t'incite à poursuivre: même si c'est parfois long, les gens finissent par changer. C'est vrai qu'ils comprennent ce qu'ils veulent bien entendre, mais à force d'expériences malheureuses pour lesquelles ils avaient été avertis, il s'ouvrent graduellement aux opinions des autres. Une personne avertie aura aussi plus de chances d'honorer son engagement à long terme. Tous ces efforts ne sont pas faits vainement.
Quand j'ai adopté Athéus, je me croyais très bien renseignée sur les aras et des oiseaux en général, car j'en avais adopté plusieurs au fil des années. J'en étais venue à la conclusion que les oiseaux n'ont pas leur place en captivité. Je comptais garder Fiji jusqu'à sa mort et cesser d'encourager le marché.
Quand j'ai perdu Fiji prématurément, j'étais complètement atterrée. Après 3 semaines de deuil profond, je n'en voyais plus le bout. Je m'enfonçais dans le trou qu'elle avait laissé béant dans ma vie. J'ai commencé à revivre quand j'ai eu une pensée d'adopter un oiseau, une fois de plus. J'ai donc renoncé à mon principe. Je me suis déculpabilisée en adoptant de secondes mains...
Pire encore, j'avais décidé très tôt d'adopter un ara À MA RETRAITE seulement, sachant à quel point ces animaux intelligents et grégaires ont grandement besoin de la présence du groupe. J'ai renoncé à ce deuxième principe aussi, en me faisant croire que je serais beaucoup à la maison en télétravail et que somme toute, je n'étais pas tellement sorteuse.
Résultat: je culpabilise régulièrement quand je vais travailler, quand je me permet une sortie, quand je manque de temps pour fabriquer des jouets, quand j'essaie de dormir un peu plus tard les week-ends. Je suis très chanceuse. Quand j'ai commencé à regretter mon égoïsme qui a conduit à l'adoption d'Athéus, ma sœur est venue habiter chez moi (pas pour tenir compagnie à l'oiseau, quand même ! Pour d'autres raisons...
). Elle travaille de nuit, alors il y a presque toujours quelqu'un à la maison. OUF !
Entretemps, j'ai adopté Roméo en prévision du jour ou ma sœur ira vivre ailleurs. Un autre secondes mains dont plus personne ne voulait. Oui, il aurait besoin de Ritalin, mais il est tellement attachant ! Évidemment, ma vie tourne autour de mes cocos et je me sentirais irresponsable de faire autrement. Donc je comprends très bien ce que tu veux dire Mijo par : "ce n'est pas tant pour leur bonheur à eux, mais aussi le nôtre."
Avec du recul, si c'était à refaire aujourd'hui, je n'adopterais plus d'oiseau et ce, pour leur plus humble respect. Pourtant, c'était absolument impensable que je fasse autrement à l'époque où j'ai adopté Athéus.
Tous ça pour dire que ce sont précisément les expériences douloureuses qui permettent à l'humanité d'évoluer. Sans expérience douloureuse, pour nous et pour tous ces animaux qui sacrifient leur bien-être au nom de l'évolution, la planète s'encrouterait. L'évolution cesserait. La nature ne permettra jamais cela !
Je suis une adepte des principe du Tao et j'apprends à être parfaitement en paix avec ce qui se déroule autour de moi. C'est le meilleur service que je peux rendre à mon entourage. J'aime beaucoup ta résilience Mijo, car ça démontre que ce n'est pas parce qu'on accepte ce qui est apparemment imparfait qu'on doit automatiquement ne rien faire pour améliorer la situation, ou pour donner un coup de pouce positif à l'évolution. Il y a un équilibre à trouver dans tout et je pense que l'équilibre est atteint ainsi: on soutient les bonnes pratiques sans faire violence à celles qui nous apparaissent imparfaites (ce qui entretiendrait une souffrance supplémentaire).
Merci Mijo !