Cela faisait longtemps que je rêvais d’offrir de la compagnie perroquet à Kosmo. L’idéal aurait été un autre grand ara mais pour différentes raisons, ce n’était pas possible.
Fin septembre, quand je suis passée dans mon animalerie habituelle, j’ai été accueillie par plusieurs bonjours chaleureux et j’ai eu le coup de foudre pour le gris qui les prononçait. La cage a été ouverte et le gris est venu sur mon bras.
J’ai résisté, pris le temps de la réflexion et demandé (je suis cliente chez eux depuis au moins 15 ans) s’ils accepteraient de me confier le gris quelques jours pour que je puisse voir la réaction de Kosmo.
Cela voulait dire qu’il n’y aurait pas de quarantaine mais comme je n’ai jamais eu de problème de santé avec les oiseaux pris chez eux, j’ai pris le risque.
Le gris était supposé avoir environ 2 ans, avait les ailles légèrement taillées et n’était pas né dans un élevage. Je ne suis pas fière de cela mais le marché algérien, dans sa grande majorité, c’est cela.
J’ai fait avec et j’avoue que je suis heureuse de pouvoir lui offrir une meilleure qualité de vie que celle qu’il avait.
La première semaine avec Merlin a été pour nous très agréable et un peu éprouvante pour Kosmo. Lui qui ignore avec obstination mes autres oiseaux (calopsittes, perruches, diamants de gould) a immédiatement reconnu Merlin comme un individu à prendre en considération. Les deux avaient un contact visuel et sonore, les deux cages étant dans le salon, mais éloignées l’une de l’autre. Les deux se livraient à une surenchère sonore, en langage humain et langage perroquet, et pour le gris s’y mêlaient sifflements en tous genres, miaulements, aboiements de chiot …
Inutile de dire que Merlin est resté avec nous après la première semaine et qu’il est là pour toute sa vie (au moins toute la mienne).
Il a adopté son nouveau nom (il a abandonné jacquou qu’il répétait à longueur de journée pour Merlin), changé ses habitudes alimentaires (il mange maintenant en partie ses fruits et légumes, et évite les cacahuètes pour la noix), et joue surtout ; il ne connaissait pas les jouets mais après quelques jours, à nous regarder Kosmo et moi, il s’est lancé dans la destruction des cartons et des bois, la manipulation des écrous en plastique …
J’y vais très doucement avec lui ; il sort et rentre dans sa cage à ma demande, monte sur la main, se laisse caresser juste les pattes et le bec et quand il ne veut pas être approché (par moi ou Kosmo) il fait comme les chats, mimant le crachement.
Depuis trois jours, il dit bisou et imite le bruit du bisou.
Il passe une grande partie de la journée hors de sa cage et je le fais un peu voler (ce qu’il fait volontiers) dans le salon.
Comme il n’accepte pas encore que je le manipule vraiment, le harnais n’est pas à l’ordre du jour et pour qu’il profite de l’extérieur, la plupart du temps, je sors sa cage sur la terrasse. A de rares occasions je fais un tour avec lui dans le jardin en maintenant légèrement une de ses pattes.
Parlons de Kosmo et de cette nouvelle vie avec Merlin.
Rien à voir avec Chopin et Pirouette.
Depuis le début, quand je les sors tous les deux, Kosmo file vers la cage de Merlin (qui est en général au-dessus, sur le perchoir), l’observe une minute puis avance vers lui, bec ouvert et si les premiers jours, Merlin reculait et montait sur mon bras, très vite, il a choisi de répondre en menaçant du bec et en faisant mine de cracher (comme le font les chats).
J’ai rapproché les cages pour qu’ils se familiarisent l’un et l’autre en toute sécurité et quand j’ai vu Kosmo jouer du bec et de la patte pour tirer la cage de Merlin, j’ai cru naïvement que c’était positif ; en fait, il voulait juste pincer au sang son concurrent à la patte et il a réussi son coup. C’était pas trop grave mais il a fallu quand même passer par la contention dans une serviette pour mettre de la bétadine et vérifier l’absence de gravité.
Je place désormais un obstacle entre les deux cages !
Quotidiennement, je prend ces deux-là sur mes genoux (chacun le sien) et je les récompense chaleureusement de se supporter quelques minutes et là, c’est systématiquement Merlin qui décolle pour rejoindre la sécurité de sa cage.
Question picage, je ne sais pas vraiment si la présence de Merlin est bénéfique.
Déjà, cela fait plusieurs mois que je douche mon gros avec une recette qui m’a été donnée et qui donne d’assez bons résultats. Ces résultats malheureusement sont vite remis en cause avec Kosmo . Il suffit que des visites familiales m’occupent un peu trop à son goût pour qu’il renoue avec une séance de picage.
J’essaie d’être moins en interactions avec lui pour que Merlin occupe en quelque sorte la place et qu’il soit beaucoup moins dépendant.
En ce moment, ses hormones le travaillent énormément et j’ai du mal à détourner son attention ; il se pique un peu plus et je dois le doucher deux ou trois fois dans la journée.
Des conseils pour aider Kosmo et Merlin à mieux s’accepter seraient les bienvenus.