par Becca » Sam Oct 08, 2016 6:12 am
Soit dit en passant, avant de faire l'acquisition d'un perroquet, il est toujours utile d'aller voir son statut UICN, ne serait-ce que pour des questions éthiques.
S'il est dans la catégorie LC (faible préoccupation), il y a moins de risques qu'il passe à court terme dans la catégorie des espèces menacées d'extinction (même si ça peut arriver). Mais comme un perroquet peut vivre très longtemps, il est essentiel de s'assurer qu'on dispose de tous les justificatifs juridiques lors de l'acquisition du perroquet et de les garder ensuite précieusement, car la réglementation va évoluer dans un sens de plus en plus restrictif au fil des années.
C'est bien de s'informer sur la cage, la nourriture, l'éducation, mais il est important de savoir aussi comment vit l'espèce sauvage qu'on se prépare à accueillir, quand elle évolue dans son milieu naturel, et quelles sont les menaces qui pèsent sur elle.
Qu'un parc zoologique de niveau international accueille des espèces en annexe I, afin de participer à un programme de reproduction international qui vise à opérer des réintroductions de ces espèces dans leur milieu naturel (quand il existe encore), ça peut être compréhensible. Mais que des particulier achètent pour leur tenir compagnie un individu d'une espèce déjà classée en annexe I, car menacée d'extinction, c'est quelque peu surprenant. Tout le monde ne dispose pas des compétences en biologie, zoologie, éthologie ou médecine vétérinaire des personnels des grands parcs zoologiques, ni de leurs infrastructures, pour contribuer à la conservation d'une espèce menacée d'extinction...
Par ailleurs, il ne faut pas se voiler la face : nos perroquets sont certes nés en captivité, mais leurs parents ou grands-parents, à votre avis, ils viennent d'où ? Nous participons, par nos achats de perroquets, à un trafic international (légal ou pas) qui contribue à la mise en danger grave d'espèces sauvages, voire à leur extinction. Le commerce international des gris du Gabon était encore légal : s'il a été interdit, c'est que, même encadré, il entraînait une disparition massive de cette espèce que nous aimons tant garder chez nous.
Il ne faut pas perdre de vue, pour les français, que tous les perroquets (sauf liste réglementairement définie comprenant des mutations de petites espèces/perruches qui sont considérés comme des animaux domestiques) sont considérés comme de la faune sauvage captive en droit. Leur présence est tolérée (mais pas du tout encouragée) chez les particuliers, sous certaines conditions, et leurs déplacements entre pays sont contrôlés, même au niveau européen.
Donc oui, il faut veiller au sort des espèces sauvages, comme les perroquets, qui servent d'animaux de compagnie, mais il ne faut pas oublier que ce sont d'abord des espèces sauvages surveillées ou protégées, car menacées dans leur milieu naturel. Le world parrot trust (qui était à l'initiative de la pétition évoquée plus haut dans ce sujet) mène d'ailleurs ces deux combats de front, car ils sont indissociables (la forte demande en animaux de compagnie contribuant à l'extinction des espèces).