La psittacose

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La psittacose

Messagepar Mijo » Sam Juin 16, 2012 7:19 pm

Un super article de plumesol, merci!



ussi appelée chlamydophilose aviaire, chlamydiose ou ornithose, la psittacose est une maladie causée par la bactérie Chlamydophila psittaci. Cette maladie est une zoonose, c’est-à-dire qu’elle peut être transmise des oiseaux aux humains, et elle est relativement répandue chez les oiseaux. La psittacose n’épargne aucune espèce d’oiseau, mais les plus souvent touchées sont les perruches ondulées, les calopsittes, les inséparables et les pigeons.

Symptômes chez l’oiseau

La psittacose cause des signes cliniques assez variables. Plusieurs oiseaux infectés auront l’air complètement sain (porteur asymptomatique), alors que d’autres seront en mauvais état, ébouriffés, léthargiques, atteints de problèmes respiratoires, d’écoulement nasal, de diarrhée et de conjonctivite et perdront du poids. Dans les cas graves, l’oiseau peut mourir subitement.

Symptômes chez l’humain

La période d’incubation va habituellement de cinq à quatorze jours. Le risque est beaucoup plus grand chez les personnes dont le système immunitaire est affaibli ou immature : enfants, personnes âgées, femmes enceintes, personnes immunodéprimées (chimiothérapie, greffe d’organe, sida), etc. Mais un adulte en bonne santé peut tout de même contracter la maladie. En général, chez une personne immunocompétente, la bactérie causera surtout un syndrome grippal (fièvre, douleurs articulaires, frissons, difficultés respiratoires, toux). Chez les personnes plus gravement atteintes, on observera plutôt une pneumonie ou une infection généralisée (hépatite, endocardite). Les formes plus graves de psittacose peuvent exiger l’hospitalisation et être mortelles (dans moins de 1 % des cas environ).

Mode d’infection

Les oiseaux contractent la psittacose en respirant ou en avalant la bactérie présente dans les sécrétions orales ou les fientes d’un autre oiseau infecté. Si les sécrétions sont sèches, elles peuvent former une poudre en suspension dans l’air. Le contact avec un oiseau malade est absolument nécessaire à la transmission de la maladie ; le propriétaire qui ne se lave pas bien les mains en revenant d’une animalerie ou une cage d’occasion non désinfectée peuvent devenir des vecteurs de psittacose.

Fréquence de la maladie

La psittacose est une maladie assez fréquente ; en fait, c’est la plus répandue du fameux « quatuor » de maladies aviaires. Sa fréquence varie avec la provenance de l’oiseau, son environnement et plusieurs autres facteurs. Le risque est beaucoup plus grand si l’oiseau vient d’une animalerie hébergeant beaucoup de volatiles et peu soucieuse des antécédents de ses pensionnaires que s’il vient d’un élevage où on prend soin de faire le dépistage de la maladie chez les parents.

Il faut effectuer le dépistage de la psittacose chez tout nouvel oiseau au moment de l’achat. Avoir l’air en bonne santé n’est jamais une garantie.

Diagnostic

Il existe deux méthodes pour dépister la psittacose et confirmer sa présence : la technique PCR (amplification en chaîne par polymérase), qui permet de mettre le virus au jour, et la recherche d’anticorps (dirigés contre la bactérie). Souvent, ces techniques sont combinées à d’autres examens (radiographie, analyses sanguines) dont les résultats peuvent éveiller les soupçons et susciter la tenue d’autres tests plus poussés.

Le dépistage par PCR s’effectue sur un frottis des choanes et du cloaque ou sur une goutte de sang. Ce test est rapide et peu coûteux, mais il se peut que l’oiseau n’excrète pas le virus au moment du prélèvement. Un résultat faux négatif est donc possible.

La recherche d’anticorps est une méthode plus précise, mais qui exige une quantité de sang impossible à prendre sur de très petits oiseaux, prend plus de temps et coûte plus cher. Par contre, elle permet de mesurer la quantité (le « titre ») d’anticorps. Après le traitement, une deuxième mesure du titre permet de confirmer la guérison.

Résultat positif

L’obtention d’un résultat positif permet d’affirmer que l’oiseau est atteint avec assez de certitude.

Résultat négatif

Les deux méthodes de dépistage peuvent donner un résultat faux négatif. Dans le cas de la technique PCR, si la bactérie n’est pas excrétée, le résultat sera négatif. En effet, la plupart des oiseaux infectés n’excrètent pas la bactérie tous les jours. Quant à la recherche des anticorps, son résultat sera négatif au début de l’infection (durant les deux premières semaines) car les anticorps ne sont pas encore formés.

C’est en associant ces deux méthodes qu’on obtient les résultats les plus fiables. Malgré tout, il n’existe aucun moyen d’être absolument certain que l’oiseau n’est pas porteur sain.

Que faire en cas de résultat positif ?

Si plusieurs oiseaux cohabitent sous un même toit, il n’est pas sûr que tous soient infectés, mais d’habitude, on traite tous les oiseaux par précaution. La plupart du temps, le traitement est efficace et l’état de l’oiseau s’améliore rapidement. Toutefois, la bactérie se cache dans les cellules et est difficile à éliminer complètement. Dans de rares cas, certains oiseaux peuvent rester porteurs après le traitement ; c’est pourquoi on recommande souvent de refaire le test de dépistage après le traitement.
Les humains doivent prendre des précautions au début du traitement (environ deux semaines) afin de ne pas s’exposer à la bactérie. Si vous êtes en bonne santé, le risque est généralement minime, mais si vous avez un syndrome grippal ou des problèmes respiratoires chroniques, consultez votre médecin.

Désinfection

La cage et l’environnement dans lequel l’oiseau est gardé doivent être désinfectés minutieusement. Portez un masque durant les premiers nettoyages. Différents désinfectants peuvent être utilisés, comme l’eau de javel (diluée, 1 % d’hypochlorite de sodium,) l’alcool à friction (70 %) ou l’ammonium quaternaire. Il faut s’assurer d’éliminer toute poussière qui pourrait contenir des particules infectieuses. Il est préférable de jeter les perchoirs de bois ou les jouets en matière poreuse (corde, bois, cuir) qui ne peuvent pas être désinfectés. Si l’environnement est mal nettoyé et désinfecté, l’oiseau peut se contaminer de nouveau après le traitement.

Traitement

En général, le traitement de la psittacose comporte l’emploi d’un antibiotique appelé doxycycline durant au moins 45 jours. Cet antibiotique peut être donné dans l’eau, par voie orale ou par injection. Il ne faut employer la préparation à dissoudre dans l’eau que si l’administration par les autres voies est impossible, car elle est beaucoup moins efficace. En effet, il est impossible de garantir que l’oiseau reçoit toute la dose nécessaire. La préparation à prise orale s’administre deux fois par jour durant sept semaines. Durant le traitement, il faut éviter de donner du calcium à l’oiseau (produits laitiers, écailles d’huitre, os de seiche), car cette substance se lie au médicament et en diminue beaucoup l’absorption. La doxycycline peut causer des nausées chez certains oiseaux, particulièrement les aras. Sous forme injectable, elle s’administre une fois par semaine durant sept semaines et cause généralement beaucoup moins d’effets secondaires. Si l’oiseau a des nausées, celles-ci dureront 24 heures après l’administration, mais n’apparaîtront pas tous les jours; l’oiseau peut également être légèrement léthargique durant 24 heures après l’injection. La doxycycline est le plus souvent administrée sous forme injectable.

Prévention

Avant de mettre tout nouvel oiseau en contact avec d’autres oiseaux, il est très important de faire le dépistage de la psittacose. Tout nouvel oiseau doit être mis en quarantaine dans une pièce à part durant au moins 30 à 40 jours. Quand vous manipulez d’autres oiseaux, prenez toujours soin de bien vous laver les mains. Ne mettez jamais votre oiseau avec d’autres oiseaux qui n’ont pas subi de dépistage de la psittacose. Les petites espèces (perruche, inséparable, calopsitte) peuvent très bien être porteuses et le sont plus souvent que les grandes, car la plupart des gens négligent de faire dépister la maladie chez ces oiseaux.

Sophie Hébert Saulnier, dmv
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Messagepar Fernand » Sam Juin 16, 2012 7:47 pm

Excellent article! Et écrit par quelqu'un de chez-nous! WOWWW!!!
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Messagepar monic » Sam Juin 16, 2012 9:27 pm

vraiment intéressant ! Merci!!! C'à confirme l'importance de la quarantaine!!
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Messagepar Joliane » Sam Juin 16, 2012 9:39 pm

Merci pour l'article. :wink: Il est intéressant d'en savoir plus sur cette maladie.
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